L’enquête des baleines noires du golfe du Saint-Laurent à l’aide d’un planeur sous-marin s’est avérée fascinante au cours des trois derniers mois.

Le baleine noire
Une baleine noire expulse son évent caractéristique en forme de « V », tandis qu’elle nage au sud du golfe du Saint-Laurent.

Dans le cadre de nos dernières nouvelles au sujet des planeurs, j’ai parlé du positionnement de ce planeur sous-marin sur le plateau continental. Il s’agit en effet du premier lieu de collision des baleines avec les navires, car ceux-ci débouchent du fleuve Saint-Laurent dans cette zone. Le planeur n’a toutefois pas été en mesure de repérer des baleines noires dans ce secteur, aussi nous l’avons transporté plus au Sud, dans une région où des baleines noires avaient été repérées à l’aide de relevés aériens. Ces relevés sont étudiés par des observateurs qui y recherchent la présence de baleines à la surface des océans selon un itinéraire prévu. Le planeur a commencé à enregistrer presque immédiatement les vocalisations identifiés comme « upcalls » des baleines noires (écoutez-les à l’aide d’un casque pour les entendre plus clairement). Il s’agit des appels de contact des baleines noires pour se saluer les unes les autres. Il est curieux que les observateurs des relevés aériens aient repéré des douzaines de baleines, comme celle de la photo ci-dessous, alors que le planeur sous-marin n’avait enregistré que quelques appels « upcalls » quotidiens.

Un avion de la marine américaine qui lançant des bouées acoustiques. Ces bouées enregistrent les sons sous-marins et les diffusent par radio, et l’avion qui les survole est en mesure de réceptionner ces enregistrements.
Un avion de la marine américaine qui lançant des bouées acoustiques. Ces bouées enregistrent les sons sous-marins et les diffusent par radio, et l’avion qui les survole est en mesure de réceptionner ces enregistrements.

Nous avons été chanceux que les observateurs des relevés aériens aient repéré 20 baleines noires à quelques kilomètres du planeur sous-marin. Un avion a lancé des bouées acoustiques, des appareils qui lui permettent  d’enregistrer les radiofréquences des chants des baleines. Il s’agit de bouées acoustiques spécifiques, déclassées par la marine américaine, qui étaient utilisées pour enregistrer les sous-marins ou les bateaux.

Pendant trois jours, les baleines, les bouées acoustiques et le planeur sont demeurés au même endroit, et des appels « upcalls» et les appels « coup de fusil » (appels d’accouplement des mâles) ont été enregistrés, de même que d’autres sont curieux qui pourraient être des vocalisations de baleines noire ou d’autres espèces marines. Grâce à cet ensemble de données, nous pouvons maintenant analyser les fréquences et les types de sons émis par les baleines noires du golfe.

Entre-temps, à Halifax, les enjeux auxquels les baleines noires du golfe sont confrontés dominent la scène médiatique. J’ai contribué à plusieurs articles relatifs à ces événements, dont vous pouvez prendre connaissance ci-dessous.