Le changement climatique est une préoccupation sérieuse et, malheureusement, toujours d’actualité pour notre planète.
Ses effets sont considérables et peuvent également nuire à la « routine saisonnière » de nombreux organismes, y compris à la relation entre les plantes et les pollinisateurs.
Le laboratoire du professeur Heather Kharouba à l’Université d’Ottawa étudie comment ces changements touchent la « synchronie phénologique » – c’est-à-dire différentes routines saisonnières qui se produisent en même temps – entre les plantes à fleurs et leurs visiteurs.
Une étude récente indique que les tendances changent
Dans une de leurs récentes publications, l’équipe de S.A. Rivest et ses collaborateurs ont obtenu des résultats intéressants concernant les tendances de visite des fleurs par les papillons dans une savane de chênes à Victoria, en Colombie-Britannique. En comparant la contribution des plantes à fleurs indigènes et non indigènes au régime alimentaire des papillons, ils ont remarqué trois tendances :
- Plus tard dans la saison, les papillons indigènes visitaient davantage de fleurs non indigènes (lorsque les fleurs indigènes n’étaient pas disponibles), comme la ronce discolore et la porcelle enracinée.
- La majorité des visites se faisaient vers des fleurs non indigènes (83 %) tout au long de l’année et la plupart des espèces de papillons indigènes (64 %) visitaient plus de fleurs non indigènes que de fleurs indigènes, dont la camassie camash et l’holodisque discolore
- Les papillons indigènes, comme l’eryniss propertius et le satyre fauve, ont visité des fleurs non indigènes plus souvent qu’on ne s’y attendait étant donné leur disponibilité.
Dans le cadre de cette étude, le terme « non indigène » se rapporte à une espèce qui n’est pas naturellement locale ou qui a été introduite par des activités humaines.
Les fleurs non indigènes étaient disponibles plus tard dans l’été que les fleurs indigènes, de sorte que les papillons ont survécu plus longtemps pendant que la nourriture était disponible. Il semblerait que leur communauté n’ait pas nécessairement montré une préférence pour les fleurs indigènes.
Les auteurs ont noté qu’on pourrait tenir compte de la présence de plantes non indigènes dans la planification d’initiatives de conservation visant les papillons indigènes, car ces fleurs semblent être l’aliment de prédilection de ces délicats insectes volants.