Fermez les yeux et pensez à l’eau.
Visualisez des vagues qui déferlent sur la plage, imaginez le chant d’un ruisseau murmurant ou voyez-vous plonger à partir d’un quai dans un lac cristallin.
En tant que Canadiens, nous avons la chance d’être entourés d’eau, d’avoir des rivages le long de trois océans et de jouir de plus de plans d’eau douce que toute autre nation sur la planète. La Fédération canadienne de la faune (FCF) travaille activement à protéger ces eaux grâce à ses programmes Côtes et océans et Lacs et cours d’eau. L’eau nous importe autant à nous qu’à vous.
Mais récemment, la FCF a choisi de se pencher sur des régions dans lesquelles on ne retrouve (habituellement) pas d’eau. Notre nouveau Programme de conservation des prairies indigènes se concentre sur nos magnifiques – mais arides – Prairies.
Les Prairies — pas aussi arides qu’on pourrait le penser
Les grandes plaines du Canada existent à cause du manque d’humidité. L’ombre pluviométrique des montagnes Rocheuses s’étend sur les Prairies canadiennes, ce qui limite la croissance de la végétation, hormis celle des graminées, des fines herbes et des arbustes les plus robustes. Dans un climat aussi aride, les arbres peinent à survivre. Et même de nombreuses cultures ne peuvent pas subsister dans un environnement aussi sec sans irrigation, bien que l’aridoculture ait fait du chemin depuis le dustbowl grâce à l’amélioration de la conservation des sols et à la sélection des plantes. En effet, les prairies indigènes de l’Amérique du Nord, autrefois une étendue intacte qui s’étendait de Durango au Mexico à Grande Prairie en Alberta, continuent à s’épanouir dans ces conditions désertiques et ont d’importantes histoires d’eau à raconter.
Végétation dans les Prairies
Les plantes respirent. Et, comme nous, à chaque fois qu’elles expirent, elles peuvent perdre un peu d’humidité. En général, ce n’est pas un problème, même pour la végétation de prairie plus au nord où il fait relativement froid et où la rosée pénètre l’herbage après une nuit froide sans nuages. Mais plus au sud, les journées chaudes absorbent et retiennent toute l’humidité de la terre, ce qui rend la respiration périlleuse pour les plantes.
Mais la nature trouve toujours une façon de régler de tels problèmes. Les graminées se sont adaptées. Plus on voyage vers le sud dans les grandes plaines, plus on retrouve de graminées de « saison chaude ». Ces espèces ont évolué de façon à fabriquer de l’énergie à partir du soleil (photosynthèse) sans ouvrir leurs pores, un exploit impossible pour la majorité des plantes. Ainsi, elles perdent moins d’humidité et peuvent croître sans contrainte dans le soleil impitoyable du sud des États-Unis et du Mexique.
Marmites torrentielles des Prairies — une importante source d’eau
Évidemment, les plantes ne sont pas seules à avoir besoin d’eau. Dans le nord des grandes plaines du Canada, on retrouve les marmites torrentielles des Prairies, une vaste mosaïque de petits bassins peu profonds qui abritent tous les étés des canards, des oies et des échassiers. Remplies par l’eau souterraine, la pluie printanière et la fonte des neiges, ces marmites sont au cœur d’un cycle migratoire vieux de plusieurs millénaires, attirant des oiseaux aquatiques par millions de leur site d’hivernage méridional, pour les voir y retourner à l’automne avec leurs petits lorsque la neige se met à tomber.
Fermez les yeux et repensez à l’eau. Pensez aux Prairies où l’eau est rare, mais tellement importante.