Célébrons le Mois de la fierté en plongeant au cœur du non-binarisme dans la nature

Le Mois de la fierté est une occasion de célébrer et de rendre hommage aux identités et à la culture 2SLGBTQIA+, tout en se rappelant les luttes passées et actuelles pour les droits et la sécurité des personnes dont l’identité de genre ou l’orientation sexuelle sort des normes établies. Ce mois-ci, plongeons un peu plus profondément dans la notion de non-binarité de genre — et voyons comment elle se manifeste dans le monde animal.

D’un point de vue technique, la majorité des animaux ne vivent pas le genre de la même façon que les humains. Le genre est une construction sociale, une expression personnelle, un comportement et une identité distincts du sexe biologique. Je dis bien « la majorité », car ce domaine fait encore l’objet de recherches actives — et si le sujet vous intrigue, je vous invite à lire la dissertation de Jay Schwartz fourni en lien ci-dessous. En attendant, explorons quelques exemples d’animaux qui existent en dehors de la binarité sexuelle!

Escargot-forestier à larges bandes (Allogona profunda) © Tim Ross | WikiCommons

Une des variations les plus fascinantes sur le plan visuel est le gynandromorphisme. Un animal gynandromorphe est littéralement moitié mâle, moitié femelle. Ce phénomène est extrêmement rare et n’a été observé que chez un petit nombre d’insectes, de crustacés, de serpents et d’oiseaux. En raison de sa rareté, il est fort possible qu’il existe également chez d’autres espèces sans que nous en ayons encore connaissance. La biologiste Janice Krumm a observé trois formes de gynandromorphisme : le gynandromorphisme bilatéral, c’est-à-dire que la division mâle-femelle se fait de gauche à droite ou inversement; le gynandromorphisme axial, où la division se fait de l’avant vers l’arrière; et le gynandromorphisme mosaïque, où l’animal présente un agencement irrégulier de caractéristiques des deux sexes. Parmi les cas les plus notables de gynandromorphisme observés, on compte un crabe bleu bilatéral dans la baie Chesapeake, un cardinal et un cardinal à poitrine rose bilatéraux en Pennsylvanie, un diamant mandarin bilatéral en Californie et des dizaines d’espèces de papillons partout dans le monde.

Cardinal à poitrine rose ©Jane McIntosh | CWF Photo Club

Et oui, certains spécimens ont même été repérés au Canada! En 2018, une abeille de l’Amérique du Nord a été capturée accidentellement dans un piège sur une ferme près de Kincardine, en Ontario. Cette abeille a été décrite dans une note scientifique publiée dans le Journal of the Entomological Society of Ontario (volume 153), comme étant bilatérale asymétrique — c’est-à-dire que la séparation entre les deux moitiés (gauche/droite) était imparfaite. L’aile gauche comptait un nombre différent de cellules médianes par rapport à l’aile droite, et l’antenne gauche avait un nombre de segments distinct de celle de droite.

Cette abeille n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la diversité des formes et des caractéristiques chez les animaux. Le sexe et le genre — ainsi que leurs variations — ne sont que quelques-unes des nombreuses variables qui distinguent les individus, qu’il s’agisse d’êtres humains ou d’espèces sauvages. Bien que ces variations soient rares, elles sont plus fréquentes qu’on pourrait le croire — et bon nombre d’entre elles se trouvent ici même, au Canada.

À la Fédération canadienne de la faune, nous nous engageons activement à apprendre et à évoluer pour créer un environnement sécuritaire et inclusif pour notre personnel, nos bénévoles et les membres de la communauté 2SLGBTQIA+. La diversité est une richesse à valoriser, qu’il s’agisse de l’orientation sexuelle, de l’orientation romantique, de l’expression de genre… ou de la nature elle-même.

Bon Mois de la fierté!

Alan est artiste pigiste œuvrant dans les domaines de la bande dessinée et de l’animation. Iel partage des récits queer et met en lumière la fierté au moyen de son art depuis sa sortie du placard comme personne asexuelle au secondaire, puis comme personne non binaire durant ses études universitaires. Alan a brièvement travaillé au sein de l’équipe des médias sociaux de la FCF durant l’été de 2024, et continue depuis de mettre à profit ses talents en médias multidisciplinaires dans tous les projets qui croisent sa route.