Je vis sur une ferme d’agrément au Nord-ouest du Québec.

Sur notre ferme se trouvent une forêt, un pâturage, un étang, un verger, des jardins et de vastes pelouses. Ma fille aînée et moi cultivons des plantes et des potagers, tandis que mon partenaire, Steve, est le maître de la pelouse. Il s’assure constamment qu’elle soit d’apparence propre et nette.

Au fil des ans, il a décidé de laisser des parcelles de pelouse pour les pollinisateurs, afin de diminuer les efforts d’entretien du terrain et de leur offrir de la nourriture et un habitat. Ces parcelles d’habitat sont des exemples de restauration passive. En d’autres termes, nous n’avons même pas à nous en occuper. Les graines de fleurs sauvages sont déposées naturellement, grâce à la faune environnante. J’ai eu le bonheur de voir ces habitats croître et la communauté végétale se transformer au fil du temps.

Chaque année, il aménage de nouvelles parcelles pour les pollinisateurs en évitant tout simplement de tondre la pelouse. Cette année, nous en avons ajouté trois de plus, ce qui nous mène à un total de neuf.

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Parcelle pour pollinisateurs @ Carolyn Callaghan | FCF

Une des parcelles de cette année n’a pas été tondue pendant trois semaines seulement, mais regardez à quel point elle est spectaculaire. L’habitat est dominé par trois plantes pollinisatrices : la brunelle commune, l’oseille commune et le trèfle rampant. On n’y voit presque plus de gazon.

Le donneur de la nature

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La brunelle commune, une fleur répandue sur les pelouses @ Carolyn Callaghan | FCF

La brunelle commune (Prunella vulgaris) est un membre de la famille des menthes. Ses touches de violet et de bleu sont absolument magnifiques en été. La brunelle commune est à la fois une plante indigène et une plante naturalisée qui n’est pas cultivée. Sur les pelouses tondues fréquemment, elle pousse de manière prostrée à une hauteur de 10 à 20 mm, mais si on la laisse pousser, elle peut atteindre jusqu’à 50 cm de hauteur.

L’oseille des bois (Oxalis acetosella) est également une fleur commune sur les pelouses. Le jaune délicat que vous pouvez apercevoir au centre de ses pétales attire les abeilles.

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Parcelle de pollinisation de la vue d’un insecte. @ Carolyn Callaghan | FCF

J’ai fait une pause lors d’une fin de semaine de juillet pour observer les communautés de pollinisateurs indigènes utilisant cette parcelle de pelouse, dont la superficie approximative est de 80 m2.

En dix minutes, j’ai pu observer des espèces de tous les groupes d’insectes pollinisateurs, comme des abeilles, des mouches, des coléoptères, des papillons nocturnes, des papillons et des guêpes.

J’ai également vu des dizaines d’abeilles solitaires et de bourdons. Les bourdons étaient les plus visibles de par leur taille et leurs grands déplacements, mais lorsque je m’agenouillais pour observer les fleurs de près, j’ai également vu de minuscules syrphes et abeilles solitaires. Un sphinx colibri est également venu visiter cette parcelle de pelouse, mais il était trop rapide pour que je puisse le prendre en photo. Ce fut la même chose pour une guêpe qui volait près de l’habitat. J’ai également pu voir un coliade du trèfle. Puis, j’ai observé un bourdon extraire uniquement le nectar de trèfles rampants, tandis que d’autres n’en récoltaient que des brunelles communes.

Devant moi s’était formé un écosystème, simplement grâce à la décision prise par mon partenaire de #LaisserPousserpourlaPérennité. Imaginez ce que nous pouvons faire tous ensemble dans le Canada si chacun d’entre nous décide de laisser pousser davantage sa pelouse. Ensemble, nous pourrions mettre en place la structure du grand chemin canadien pour les pollinisateurs.

Aimeriez-vous passer à l’action pour aider les pollinisateurs? Engagez-vous à #LaisserPousserpourlaPérennité sur HelpThePollinators.ca.