Comprendre le danger invisible des microplastiques pour les baleines et les écosystèmes marins

Saviez-vous qu’une ahurissante proportion de 92 pour cent des 5,25 billions de particules de plastique flottant dans nos océans est composée de microplastiques? Ces minuscules particules proviennent de différentes sources : microbilles des produits de beauté, fibres synthétiques des vêtements, pneus, poussière des villes et dégradation des débris de plastique plus gros.

Bien que les conséquences des microplastiques sur les humains attirent beaucoup l’attention, ces minuscules particules ont aussi un effet considérable sur la vie marine. Les microplastiques s’infiltrent dans les écosystèmes marins, du plancton aux baleines.

La menace cachée

Une étude réalisée par l’université Duke en 2023 a découvert des microplastiques enfouis dans les tissus adipeux et les poumons des deux tiers des mammifères marins examinés, qui comprenaient des phoques, des dauphins et des baleines. L’équipe de recherche a découvert que les microplastiques, attirés par les matières grasses, se logent dans les tissus de ces animaux. D’un diamètre allant de 198 à 537 microns, les particules de plastique avaient environ la taille d’un cheveu humain.

Les chercheurs craignent que toutes les espèces de baleines soient victimes des microplastiques. Les baleines bleues de la Californie peuvent consommer jusqu’à 43 kg (95 lb) de résidus plastiques par jour, alors que les baleines grises de la côte de l’Oregon ingèrent entre 6,5 millions et 21 millions de microparticules chaque jour.

Comment en consomment-elles autant? Premièrement, leurs proies contiennent une abondance de microplastiques. Des chercheurs de l’université d’État de l’Oregon ont recueilli 26 échantillons de zooplancton provenant d’aires d’alimentation et y ont découvert 218 microparticules. En étudiant cinq échantillons d’excréments, ils ont découvert des microparticules, principalement des fibres, de taille plus importante que celles retrouvées dans le zooplancton. Comme le zooplancton est trop petit pour pouvoir consommer des morceaux de plastique aussi gros, les fibres plus imposantes sont probablement des prises accidentelles issues de sédiments ou de l’eau.

Que nous réserve l’avenir?

Les effets à long terme des microplastiques sur les espèces de baleines demeurent incertains, mais nous savons avec certitude que les microplastiques sont néfastes pour elles. Des chercheurs de l’université Duke étudient maintenant leurs effets métaboliques en menant des tests toxicologiques sur ces particules. Bien que leurs conséquences n’aient pas encore été déterminées dans toute leur mesure, il est évident que les microplastiques représentent une menace croissante pour la vie marine.