« Ces terres et la faune qui l’occupe font une partie importante de mon identité en tant que Canadienne » (Carolyn Callaghan, biologiste responsable de la conservation en matière de faune terrestre).
À l’approche de la fête du Canada, je prends le temps de réfléchir sur la chance que j’ai de vivre dans un pays qui possède des régions sauvages et une faune si abondantes.
J’ai l’énorme chance d’avoir fait du travail de terrain au Yukon, en Colombie-Britannique, en Alberta, au Saskatchewan, en Ontario et au Québec. Des tout-petits aux imposants, j’ai étudié le touladi, le wapiti, le loup, le lièvre d’Amérique, l’oiseau chanteur, la rainette faux-grillon et des insectes pollinisateurs.
J’ai suivi la faune afin de chercher à répondre à de nombreuses questions sur la conservation : de quelle qualité est l’habitat de la faune? Comment la fragmentation des habitats affecte-t-elle les déplacements des espèces sauvages? Que mangent les loups? Comment survivent-ils en montagne? Quel est le moteur du cycle du lièvre d’Amérique? Quels habitats agricoles sont importants pour les pollinisateurs sauvages?
Parfois, le travail était splendide. Par exemple, j’ai été témoin des interactions d’une meute de loups à un repaire dans une vallée époustouflante des montagnes Rocheuses. Parfois, le travail était moins glorieux. J’ai récolté des excréments de loup et les ai faits bouillir afin d’examiner de près les poils des proies de ces loups, qui se trouvaient dans les fientes fétides. Je ne me plaindrai pas de cette dernière expérience, cependant, elle m’a aussi poussée à trouver des réponses à mes questions relatives à la conservation.
Des rencontres insolites
Quelques-unes des expériences les plus mémorables de ma vie ont été mes rencontres avec les animaux sauvages. Certaines d’entre elles m’ont fortement impressionnée, telles que la course herculéenne d’un grizzli qui remontait le passage d’une avalanche, sa fourrure ondulant le long de son corps.
D’autres étaient réellement amusantes, telles qu’une de mes découvertes alors que j’étudiais des loups au parc Algonquin. Un soir, j’ai vu un renard roux prendre dans sa bouche un gobelet que mon collègue venait de poser, et détaler avec. Curieuse, j’ai suivi le renard, qui m’a menée à son entrepôt de « jouets » – c’est-à-dire, quelques-unes de nos fientes de loup mises en sac et étiquetées. Le renard jeta un sac dans les airs, courut après, puis sauta dessus à nouveau. J’étais étonnée de voir le renard jouer avec des objets qui, semble-t-il, il avait conservés précisément avec ce but en tête.
Chaque printemps, j’aime entendre les cris des sept espèces de grenouilles qui vivent sur la ferme. Ma préférée est la rainette versicolore, dont le magnifique et lent trille martelé ne se fait entendre que lorsque l’air printanier atteigne les 20 degrés Celsius. Pour moi, ce son signale l’arrivée du temps d’été.
Récemment, j’ai trouvé une espèce très rare de serpent dans le comté de Norfolk, au sud de l’Ontario, alors que je récoltais des échantillons de pollinisateurs. Ma collègue Liz Sears a failli y mettre le pied. Lorsque nous avons découvert qu’il s’agissait d’un serpent à groin de l’est, nous étions fous de joie. Le serpent s’est mis tranquillement dans mes mains, et bien qu’il aplatisse la tête et siffle, son corps était détendu. Ce serpent habite en terre sableuse et utilise son nez dur et pointu pour se frayer un chemin dans la terre.