L’anguille d’Amérique était autrefois l’espèce de poisson la plus répandue en Ontario et soutenait d’importantes poissonneries commerciales et autochtones. Cet incroyable poisson nage 5 000 km de l’Ontario jusqu’à la mer des Sargasses à côté des Bermudes pour frayer. Leur progéniture commence alors un long voyage de retour n’étant que des bébés, puis arrivent quelques années plus tard en Ontario où ils seront déjà alevins.
Au début des années 90, les biologistes ont tiré la sonnette d’alarme quant à la chute spectaculaire des populations d’anguilles en Ontario. Le nombre d’alevins d’anguilles retournant au lac Ontario depuis l’océan a chuté de près d’un million par an au début des années 80, pour en arriver à peine des dizaines de milliers. En dépit de cette alerte, les anguilles n’ont pas été listées comme étant en voie d’extinction en Ontario avant 2008. Malheureusement, cette liste n’a pas fait grand-chose pour protéger les anguilles de l’Ontario, car le gouvernement n’a pas encore terminé son plan d’action pour l’espèce. Ce plan d’action, dénommé Déclaration du gouvernement en réponse aux programmes de rétablissement, définit les mesures que le gouvernement de l’Ontario compte prendre pour assurer la protection et le rétablissement de l’espèce. Selon la Loi sur les espèces en péril de l’Ontario, ce plan d’action aurait dû être légalement mis en place en 2014, mais il n’a pas encore été terminé. Pendant ce temps-là, moins de 100 anguilles sont revenues au lac Ontario avec l’échelle de Saunders près de Cornwall en 2017 qui permet aux jeunes anguilles d’escalader le barrage hydro-électrique de Moses-Saunders. C’est une chute par 10 000 depuis le début des années 80! La situation est maintenant désespérée.
La bonne nouvelle, c’est que le gouvernement a finalement publié un brouillon de la Déclaration. La mauvaise, c’est que ce brouillon ne définit toujours pas d’exigences immédiates et claires pour le rétablissement de l’espèce en Ontario, et propose à la place trois autres années de planification. La principale menace à laquelle les anguilles ont à faire face en Ontario prend la forme de barrages hydro-électriques. Ils empêchent les alevins de remonter le courant, et leurs turbines tuent les adultes lorsqu’ils essaient de retourner dans la mer pour frayer à la fin de leurs vies. Faire en sorte que les anguilles contournent les barrages hydro-électriques n’est pas chose facile, mais il existe plusieurs solutions. Nous avons besoin que des personnes du grand public disent au gouvernement de l’Ontario qu’ils se préoccupent des anguilles, et qu’ils demandent des exigences claires pour des mesures immédiates dans la déclaration finale.
La période de commentaires est ouverte jusqu’au 11 janvier 2018. Vous trouverez la Déclaration complète ici pour que vous puissiez l’examiner. Pour la commenter, c’est par ici. Fournissez votre nom et adresse, et écrivez votre propre commentaire, ou copiez et collez le texte ci-dessous :
Les anguilles d’Amérique sont très importantes pour les écosystèmes de l’Ontario. Des mesures claires et immédiates sont nécessaires pour assurer qu’elles ne disparaissent pas à jamais de l’Ontario. La Déclaration du gouvernement en réponse aux programmes de rétablissement définit une bonne marche à suivre pour la recherche et la planification, mais manque à appliquer des mesures à court terme suffisantes. La Déclaration devrait être amendée comme suit :
- Amender la mesure no 7 pour exiger une réduction spécifique et immédiate de la mortalité des anguilles adultes alors qu’elles migrent au travers de centrales hydro-électriques.
- Amender la mesure no 8 pour exiger immédiatement la fourniture d’un passage en amont (par exemple par des échelles à anguilles) pour que les alevins d’anguilles bloquées en contrebas puissent atteindre les rivières de l’Ontario, notamment la Centrale de Carillon à la base de la rivière des Outaouais.
- S’engager au titre de la mesure no 9 à examiner les plans d’atténuation hydro-électriques pour l’anguille d’Amérique, et exiger des révisions ou révoquer des exemptions lorsque les producteurs d’hydroélectricité manquent à prendre des mesures raisonnables pour réduire les effets néfastes des centrales hydro-électriques sur l’espèce.