Comme les dirigeants de la planète se préparent à se rencontrer à l’occasion de la 15e Conférence des Parties et le Canada tente de réaliser son objectif de protéger 30 % des terres canadiennes d’ici 2030, le projet de loi du gouvernement de l’Ontario visant à accélérer le développement s’en prend à des régions protégées et à des lois environnementales.

Le projet de loi 23 (Accélérer la construction de plus de logements) propose des changements radicaux à plus d’une dizaine de lois et de règlements conçus pour protéger l’environnement et prévenir des désastres climatiques. Dans le cadre de la proposition, de nombreuses terres humides protégées perdraient leur désignation, il pourrait y avoir des projets d’aménagement sur les biens-fonds des offices de protection, des parcelles de la ceinture verte seraient remises à des promoteurs immobiliers, les offices de protection auraient de la difficulté à prévenir des inondations catastrophiques et les organismes et citoyens préoccupés n’auraient pas le droit de s’opposer à certaines décisions. Tout ceci se traduit par une réduction des mesures de conservation d’habitats de lutte contre les changements climatiques, ce qui résulterait en l’accélération de la destruction des terres humides et mettrait en danger la santé et la sécurité des humains (une étude commanditée par le gouvernement de l’Ontario indique que les terres humides réduisent les coûts et les dommages liés aux inondations de 29 à 38 %).

La bonne nouvelle? Le gouvernement actuel a démontré à maintes reprises qu’il lâchera prise si l’opinion publique s’oppose fermement à une initiative et si la pression publique augmente. Nous demandons donc à tout un chacun d’informer le gouvernement provincial de son opposition au projet de loi 23.

En soumettant vos commentaires d’ici le 24 novembre, vous pouvez contribuer à la conservation des terres humides et des ceintures vertes qui risquent de disparaître, au maintien du rôle essentiel des offices de protection dans la conservation des habitats et au contrôle des coûts et des dommages liés aux inondations. Le projet de loi limiterait aussi la capacité du public à fournir des commentaires et à s’opposer à certaines décisions (ce qui est déjà manifeste étant donné la courte période de consultation accordée dans le cadre de ce processus alambiqué). Pour vous faire entendre, envoyez un courriel à votre député et aux personnes et organes suivants :

Faites-leur savoir que vous vous préoccupez grandement du fait que le projet de loi 23 :

  1. minimise les effets négatifs et en ou fait fi.
  2. élimine des régions protégées alors que le Canada tente de protéger 30 % de ses terres d’ici 2030.
  3. réduit ou élimine la possibilité du public et des organismes préoccupés d’avoir leur mot à dire.
  4. limite les capacités des offices de protection et des municipalités dans le domaine de la conservation environnementale.
  5. aggrave les changements climatiques et réduit la capacité de limiter les désastres climatiques.

Et dites-leur que pour aborder ces préoccupations, le gouvernement provincial doit :

  • tenir compte des effets négatifs qu’aura le projet de loi 23 sur la protection des terres, l’emmagasinage de carbone, l’atténuation des changements climatiques (inondations, sécheresses et coûts connexes), la protection environnementale et le bien-être social et doit divulguer ces effets au public.
  • ne pas tenter d’éliminer des terres protégées et travailler conjointement envers la protection de 30 % des terres d’ici 2030.
  • éliminer tous les articles qui limitent la capacité du public à fournir des commentaires et à s’opposer aux initiatives.
  • éliminer tous les articles qui limitent le rôle et la portée des offices de protection et qui permettent au gouvernement de ne pas tenir compte de leurs décisions.
  • augmenter les efforts pour aborder les changements climatiques et les effets connexes et éliminer tous les articles du projet de loi qui réduisent les espaces verts (y compris les régions agricoles et les terres humides)
  • éliminer tous les articles qui contournent ou ne tiennent pas compte des décisions contre la destruction des habitats ou les changements climatiques des municipalités et offices de protection.