Les papillons monarques sont des acteurs essentiels dans nos écosystèmes, servant d’espèces-cadres dont la protection profite à une myriade d’autres créatures de leur habitat.
Malheureusement, le déclin de leur population a conduit le gouvernement canadien à les classer dans la catégorie des espèces en voie de disparition en décembre 2023.
Ces papillons sont non seulement importants, mais aussi fascinants! Combien d’insectes capables de parcourir en vol plus de 4000 kilomètres vers le centre du Mexique chaque automne connaissez-vous? Comment y parviennent-ils? Cette question a intrigué les chercheurs pendant des décennies, mais quelques-uns ont découvert des secrets assez surprenants que ces papillons gardent dans leurs manches… euh… leurs ailes.
Secret no 1 : Les taches blanches
Une étude réalisée en 2023 par l’Odum School of Ecology de l’Université de Géorgie a révélé que ces magnifiques taches blanches sur les ailes du monarque ne sont pas là seulement pour l’apparence – elles sont essentielles pour leur périple épique. Il semble que les papillons qui ont un plus grand nombre de ces taches blanches sur leurs ailes se rendent en général sur de longues distances à leurs aires d’hivernage dans le centre du Mexique. Les chercheurs ont analysé près de 400 ailes de monarque à différentes étapes du voyage et ont examiné leur coloration et leurs motifs. Les monarques qui ont réussi leur migration présentent une réduction de 3 % de la couleur noire de leurs ailes, compensée par une augmentation similaire, soit 3 %, de la couleur blanche.
Les chercheurs pensent que l’exposition à certaines quantités de radiation influe sur le développement des monarques, ce qui se manifeste par l’apparition de ces tâches. Pendant leur incroyable périple, ces majestueux papillons sont très exposés à la lumière du soleil, surtout si l’on tient compte du fait que pendant la majeure partie de leur migration, ils déploient leurs ailes le plus largement possible. Les chercheurs principaux pensent que ces créatures résilientes ont développé des mécanismes pour utiliser l’énergie solaire dans le but d’augmenter leur capacité à se déplacer efficacement dans l’air.
Secret no 2 : L’énergie solaire
Un autre secret de la longue migration du papillon monarque a été récemment dévoilé par des chercheurs de l’Université Julius-Maximilians de Wurzbourg en Allemagne : sa boussole interne.
Les scientifiques avaient déjà remarqué la présence, dans le cerveau du monarque, de cellules qui semblaient l’orienter vers la lumière du soleil. Les chercheurs ont découvert que ces cellules font en fait office de boussole. Celle-ci les aide à déterminer la position du soleil par rapport à leur trajectoire de vol.
Pour mieux comprendre ce phénomène, les chercheurs ont mis en place des simulateurs de vol pour les monarques et ont observé leur activité cérébrale pendant leurs déplacements. Ils ont découvert que les papillons doivent être en mouvement pour se servir de la position du soleil afin de maintenir leur cap pendant leur migration. Avec une certaine réflexion et beaucoup de battements d’ailes, les monarques sont capables de s’orienter au cours de leur long périple. Pouvez-vous envisager de vous rendre au Mexique sans l’aide d’un GPS? C’est vraiment incroyable!
Comment aider les monarques
À faire :
- Acheter des plantes de pépinières auprès de détaillants fiables, en vérifiant qu’aucun pesticide néonicotinoïde n’a été utilisé.
- Demander à votre municipalité de restaurer l’habitat en bordure de route pour les monarques et d’autres pollinisateurs.
- Planter des fleurs indigènes riches en pollen et en nectar, comme le pommetier, l’aubépine, le lilas, la violette, le cœur-saignant, le cornouiller et le lupin. Une fois adultes, les papillons se servent du nectar pour obtenir l’énergie nécessaire à leur migration.
- Télécharger l’application iNaturalist pour soumettre des photos des papillons monarques.
- Aménager un jardin favorable pour les monarques. En raison de l’évolution constante du paysage canadien, les papillons tirent avantage à se nourrir de fleurs de toutes sortes. Planter des fleurs à corolle large et profonde, rouges, bleues ou violettes dans votre jardin. Voici quelques-unes de leurs préférées : L’eupatoire, la langue de daim et l’asclépiade.
- Planter de l’asclépiade. Les larves et chenilles de monarque survivent exclusivement avec l’asclépiade, ce qui en fait une plante impérative à leur survie. Les toxines de l’asclépiade (glucosides cardiotoniques) déplaisent aux oiseaux, exception faite de certaines espèces qui se trouvent sur leurs sites d’hibernation au Mexique. Quand le jeune monarque se nourrit d’asclépiade, les toxines restent dans son système (même lorsqu’il se développe pour devenir un papillon), ce qui le protège des prédateurs. Comme il existe 14 espèces d’asclépiades à l’échelle du Canada, faites quelques recherches pour trouver celles qui sont indigènes à votre coin de pays. L’asclépiade commune est probablement l’espèce la plus répandue. Mise en garde. Dans certaines provinces, l’asclépiade commune est considérée comme une mauvaise herbe.
À éviter :
- Utiliser des herbicides et des pesticides dans votre cour, car ils tuent les asclépiades et d’autres fleurs sauvages bénéfiques.
- Acheter des produits biologiques et préconiser une réduction de l’utilisation des pesticides en agriculture.
- Utiliser l’asclépiade commune dans les provinces où elle figure sur la liste des mauvaises herbes sans vérifier les règlements.
- Éviter d’utiliser des pesticides et des herbicides, car ils détruisent les mauvaises herbes nécessaires pour les monarques.