Les Canadiens sont plus nombreux que jamais à passer du temps dans la nature, et plus nombreux que jamais à emporter leur appareil photo.
Au cours de la dernière décennie, parallèlement à une prise de conscience croissante de la nécessité de préserver notre environnement, on a assisté à une explosion de la photographie animalière.
L’histoire de la photographie de nature chez nous est longue et impressionnante. Vers la fin des années 1890 et au début du siècle suivant, des photographes pionniers travaillant pour le Chemin de fer Canadien Pacifique ont mis l’accent sur la grandeur et l’immensité du pays. Motivés par la nécessité de créer une demande de la part des consommateurs, les photographes du chemin de fer ont reçu la consigne de se concentrer sur la « création de vues ». Ils ont réalisé des portraits à couper le souffle de montagnes, de lacs et de forêts, soigneusement composés après des expéditions ardues pour localiser et établir un point de vue idéal. Le pouvoir de ces images et d’autres semblables dans l’Ouest américain a provoqué l’essor d’un mouvement de conservation de la nature et la création de parcs nationaux dans les deux pays.
Dans les années 1960, les meilleures photographies de nature ne se contentaient plus de cadrer une beauté majestueuse. Au lieu de cela, des images troublantes d’oiseaux de mer englués de pétrole, de poissons empoisonnés et de forêts défigurées par les pluies acides ont attiré l’attention de millions de personnes alors que les photographes sur le terrain assumaient un rôle militant. Leur travail a inspiré une nouvelle vague d’enthousiasme du public pour l’action environnementale et la conservation. De nombreux groupes de conservation qui ont vu le jour à l’époque sont encore actifs aujourd’hui — la Fédération canadienne de la faune a été fondée en 1962.
Le lien entre la photographie et la conservation n’a fait que se renforcer depuis. Aujourd’hui, les progrès étonnants de la technologie permettent aux photographes de capturer le micro et le macro, de traquer un insaisissable animal pélagique ou de suivre un oiseau migrateur. La technologie numérique fournit les outils nécessaires pour stocker, éditer, modifier et améliorer ces images. Et le Web offre la possibilité de les partager, élargissant et amplifiant la portée d’une image puissante. La « photographie de conservation » est devenue un volet important de la méthode de la science citoyenne, avec des membres du public qui publient des observations sur des sites Web d’agrégation tels que iNaturalist. Les données recueillies seront d’une valeur inestimable pour les efforts de conservation et pour atténuer les effets de la crise climatique.
La photographie de nature est l’art de capturer, de retenir et de partager la vie. C’est la tentative de figer un moment fugace et complexe en une seule image cristalline qui a le pouvoir d’étonner, d’informer et d’inspirer.
Nous avons consulté les pros : ils ne quittent jamais la maison sans les ressources suivantes.
1. L’ÉNERGIE ET LA MÉMOIRE
Il n’y a rien de pire sur le terrain que d’être prêt à prendre une bonne photo et de se rendre compte qu’on n’a plus de mémoire. Étant donné que les cartes mémoire sont aujourd’hui très bon marché, il est possible d’éviter une pénurie d’espace mémoire. Comme vous ne savez jamais quelle chance vous aurez sur le terrain, prévoyez toujours une bonne réserve de mémoire. Il en va de même pour l’alimentation. Assurez-vous d’avoir des piles de secours ou un bloc d’alimentation supplémentaire pour ne pas rater une photo parce que votre appareil vous lâche. Partez du principe que vos piles vont tomber en panne (comme c’est souvent le cas par temps froid). Entreposez-les à l’abri du froid et prévoyez-en d’autres pour les remplacer. Pour la même raison, un chargeur compatible avec votre téléphone est également une bonne mesure de sécurité.
2. SE RAPPROCHER
Chaque professionnel vous donnera une réponse légèrement différente sur son objectif préféré, mais tous s’accordent à dire qu’il existe quelques accessoires essentiels pour photographier les animaux sauvages. Tout d’abord, un zoom moyen à long (minimum 400 mm) est essentiel pour obtenir un gros plan convaincant sans s’approcher de trop près. Pour les débutants en photo de nature, il existe des zooms de bonne qualité à prix abordable. Lisez les critiques et visitez les magasins de photo spécialisés (ou de seconde main) pour en savoir plus — apportez votre appareil pour pouvoir en essayer quelques-uns en magasin. À l’autre extrémité du spectre, il est toujours utile de disposer d’un grand angle (environ 20 mm) pour réaliser des paysages impressionnants et, avec un peu d’ingéniosité et un gadget de déclenchement à distance, des gros plans ludiques de créatures curieuses.
3. TROIS PATTES, C’EST MIEUX
Tenir à la main un objectif plus long pendant un certain temps est fatigant. Et bien que cela puisse fonctionner pour capturer des oiseaux en vol, pour toute autre chose, cela conduit rapidement à un bougé de l’appareil photo, dont l’effet est amplifié par les longues distances focales. Cela gâche une photo, en particulier dans la lumière douce du début de matinée et de la fin d’après-midi (périodes d’activité maximale des animaux), lorsque vous devez utiliser une vitesse d’obturation plus lente. Un bon trépied est essentiel. Les experts recommandent d’opter pour un trépied léger, solide et bien construit. Payer un peu plus cher pour un trépied de meilleure qualité est un bon investissement. Il existe des versions de table plus petites qui peuvent s’avérer pratiques et même quelques « pods de sol » conçus pour maintenir votre appareil photo stable à quelques centimètres du sol. Un dernier support à considérer est le sac à dos du photographe, un accessoire pour stabiliser votre objectif sur des surfaces dures comme les rochers, les poteaux de clôture et les seuils de porte de voiture.
4. MOBILITÉ
Pour avoir le bon matériel à portée de main lorsque vous en avez besoin sur le terrain, vous devez disposer d’un sac robuste pour le transporter et le protéger. Compte tenu du poids et des distances à parcourir, un sac à dos bien ajusté est mieux adapté à cette tâche qu’un sac à l’épaule ou en bandoulière. Il doit être fabriqué dans un matériau résistant et imperméable qui isole bien du froid, avec de nombreuses poches extérieures utiles (et sèches). À l’intérieur, il doit être bien rembourré, facilement configurable et suffisamment grand pour accueillir de grands téléobjectifs, un trépied plié, des boîtiers d’appareils, des accessoires essentiels, de la nourriture et des boissons et, comme le disent tous les professionnels, au moins une paire de chaussettes sèches.