Vendredi dernier, notre merveilleux et talentueux technicien Adam Comeau a sorti le dernier glisseur de l’eau, marquant la fin d’une extraordinaire saison sur le terrain pour le projet WHaLE.
L’heure est à la réflexion sur nos grandes réussites et nos déceptions de cette année, puis nous aborderons immédiatement le lancement des préparatifs pour notre retour à l’eau en juin prochain.
Qu’avons-nous observé jusqu’à maintenant?
Nos levés pour 2016 ont été guidés par une directive principale : trouver des baleines franches manquantes. Les glisseurs ont parcouru de vastes distances dans des eaux généralement inexplorées afin de comprendre où ces immenses créatures se nourrissent et pourquoi elles choisissent ces emplacements. Nos recherches ont permis de trouver une zone à haute fréquence de détection de baleines franches (le chenal orphelin reliant le Québec et l’Île-du-Prince-Édouard), mais en comparaison, toute la portion ouest du Plateau néo-écossais était plutôt calme, puisque nous avons détecté beaucoup moins de ces animaux furtifs. Selon les enregistrements, des baleines franches ont été détectées dans le bassin Roseway pendant quelques jours à l’automne, ce qui indique que certains spécimens revisitent leurs aires traditionnelles. Nous avons laissé un hydrophone fixé au fond océanique dans le bassin de Roseway pour continuer à enregistrer ces animaux durant l’hiver.
Une partie du plan d’ensemble
Les glisseurs n’étaient pas seuls à parcourir les eaux à la recherche de baleines franches cette année; ils faisaient plutôt partie d’un effort beaucoup plus vaste visant à trouver des baleines franches et d’autres baleines à fanons en mettant à profit tous les moyens à notre disposition. Pêches et Océans Canada a conduit des études aériennes allant de la mer du Labrador à la frontière canado-américaine, mais n’a aperçu aucune baleine franche. Le New England Aquarium et le Canadian Whale Institute ont pour leur part parcouru avec leurs bateaux la baie de Fundy jusqu’à la portion méridionale du golfe du Saint-Laurent et ils ont pu apercevoir à leur grand plaisir beaucoup de baleines franches cette année. Le groupe JASCO Applied Sciences a quant à lui déployé des ancrages acoustiques permettant d’écouter ces animaux dans l’ensemble de l’Atlantique canadien et nous avons été ravis d’entendre leurs découvertes. Alors que nous mettons en commun tous ces efforts collaboratifs, nous espérons être en mesure d’en comprendre un peu plus sur les schémas migratoires et l’utilisation de l’habitat de ces créatures en voie de disparition. Cela dit, nous nous accrochons pour l’instant à nos réussites, car c’est tout ce que nous pouvons savoir avant de commencer à véritablement s’attaquer aux téraoctets de données que nous avons enregistrées.
Aucun regret
Nous avons connu très peu de déceptions cette année et nous pouvons dire que de manière générale, la saison a été extrêmement fructueuse. Nous avons par contre été déçus de perdre l’un de nos glisseurs dans le détroit de Cabot au lendemain de l’ouragan Matthew. Bien que cette perte n’ait pas compromis notre mission, la disparition de données précieuses nous a remplis d’humilité et l’événement nous a rappelé toute la puissance et l’impitoyabilité de l’Atlantique Nord.
Kim Davies, titulaire de bourse de recherche postdoctorale Liber Ero, département d’océanographie, Université Dalhousie