C’est un oiseau! C’est un drone! Non, c’est un écureuil volant!
Le Canada abrite une grande variété d’écureuils. Vous en avez sans doute déjà vu filer à tout allure sur le sol ou grimper dans les arbres, mais deux espèces sont moins à l’aise sur leurs pattes : elles préfèrent plutôt planer d’un arbre à l’autre. Faites connaissance avec le grand polatouche et le petit polatouche!
Le grand polatouche et le petit polatouche sont des espèces nocturnes. Leur dos est recouvert d’un pelage allant du brun rougeâtre au gris, et ils possèdent une membrane spéciale appelée patagium le long des flancs. Cette membrane souple et poilue peut s’étirer et leur permet de capter l’air, ce qui aide ces écureuils à bondir et à planer jusqu’à 45 mètres d’un seul vol pour échapper à des prédateurs ou trouver de la nourriture. Le patagium s’étend des poignets de leurs pattes avant jusqu’aux chevilles de leurs pattes arrière. Ils peuvent même effectuer des virages serrés allant jusqu’à 180 degrés. Bien que ce ne soit pas un « vol » au sens strict, cette capacité spéciale est une véritable merveille de la nature.
Avec leurs grands yeux foncés et leurs queues aplaties, ces mammifères se trouvent dans des forêts de conifères et des forêts mixtes partout au Canada. Le grand polatouche est un peu plus grand que son cousin du Sud, mesurant en moyenne de 25 à 30 cm de la tête au bout de la queue. Il est aussi plus répandu, présent dans presque tout le Canada, sauf les Prairies et le Grand Nord. Le petit polatouche, quant à lui, n’est présent que dans le sud de l’Ontario et dans les provinces de l’Atlantique. Bien qu’aucune de ces deux espèces ne soit considérée comme en péril au Canada, elles sont touchées par la perte et la fragmentation de leur habitat. Voici quatre façons d’aider ces petits prodiges de la nature.
Racines d’avenir
Vous pouvez contribuer à la conservation de l’habitat naturel de ces espèces spectaculaires. Ces mammifères sont très sociaux et peuvent s’alimenter et nicher ensemble. Leur régime alimentaire comprend des mousses, des champignons, des lichens, des noix, des graines, des feuilles, des fruits, des bourgeons, des insectes et même de petits oiseaux et des œufs d’oiseaux. Les polatouches n’aiment pas traverser les zones dégagées : ils se déplacent plutôt dans les forêts, ce qui rend la connectivité des milieux forestiers essentielle. Ils raffolent particulièrement des forêts anciennes et ont besoin d’arbres à cavités, même dans les forêts plus jeunes — il est donc crucial de protéger ces arbres.
Prendre son envol
Les polatouches utilisent les cavités des arbres pour s’abriter, mais ils construisent aussi des nids avec des brindilles et d’autres matériaux. Vous pouvez les aider en laissant sur pied les arbres morts (chicots) et les vieux arbres de grande taille lorsque c’est possible. En plantant des arbres indigènes, vous contribuez à améliorer le couvert forestier et à fournir des sources de nourriture. Selon votre région, les espèces recommandées incluent l’épinette, le cèdre, le tremble, le bouleau, le pin, le chêne, le hêtre ou l’érable. Les polatouches utilisent aussi volontiers des nichoirs : certains ont même été observés dans des nichoirs destinés aux merles bleus. En installant des nichoirs dans une zone boisée, vous augmentez les chances qu’ils soient occupés. Les nichoirs pour polatouches n’ont pas besoin de perchoirs — en fait, ceux-ci peuvent accroître le risque de prédation. Leurs nichoirs devraient avoir un toit en pente, être fabriqués en bois tendre non traité, être imperméables et comporter des encoches ou des rainures intérieures pour permettre aux petits de grimper.
Des solutions naturelles
Évitez d’utiliser des pesticides et gardez les chats à l’intérieur. Si vous habitez près d’une forêt mature avec un ruisseau ou un marécage et des arbres morts sur pied ou des billots tombés, sachez que ce sont d’excellentes sources d’abri et de nourriture, ainsi que des milieux importants à conserver.
Aidez les scientifiques en partageant vos observations
Si vous avez la chance d’apercevoir un polatouche, faites-le-nous savoir. Comme ils sont nocturnes, il peut être un peu difficile de les observer. Partagez vos photos sur l’application iNaturalist ou sur le site iNaturalist.ca. Vos observations pourront être examinées par des scientifiques et pourraient même contribuer à des projets de recherche importants. À ce jour, plus de 1 300 observations de polatouches figurent déjà dans la base de données canadienne.