À la découverte des animaux qui donnent la chair de poule
À l’approche de l’Halloween, on pense aux maisons hantées, aux petites bêtes qui font frissonner et aux histoires qui donnent la chair de poule. Mais si le véritable tour consistait à découvrir que les soi-disant monstres de l’Halloween sont en fait totalement incompris? Certains animaux, comme les chauves-souris, les serpents, les araignées et les loups, jouent le rôle de méchants dans les contes de fée de notre plus jeune âge. Mais cette réputation effrayante est-elle méritée ou avons-nous simplement été dupés par des mythes et des légendes?
Pourquoi avons-nous peur des certains animaux?

Au fil de l’évolution, les humains ont développé un véritable instinct pour repérer les menaces potentielles. Notre cerveau est programmé pour remarquer rapidement les serpents, les araignées et d’autres petites bêtes — une tactique de survie transmise par nos ancêtres. En gros, notre cerveau nous envoie un message du genre : « Holà! Mieux vaut se méfier! » Même si, en réalité, l’araignée dans le coin de la pièce est tout à fait inoffensive.
Mais la peur ne s’explique pas seulement par la biologie. Lorsque des animaux surgissent là où on ne les attend pas — ou là où on ne les veut pas — nos réactions mélangent souvent peur, frustration et agacement. Du coup, ces créatures deviennent des « animaux nuisibles ». Cette étiquette en dit long sur notre façon de vivre, sur ce que nous valorisons et sur la façon dont nous voulons que le monde autour de nous se comporte.
Les vilains dévoilés
Chauves-souris

On a souvent peur des chauves-souris à cause des mythes et des histoires de vampires. Bien sûr, leur vol imprévisible dans le ciel nocturne peut sembler inquiétant, et oui, une toute petite fraction d’entre elles (moins de 1 %) peut être porteuse de la rage — mais c’est aussi le cas pour les chiens ou d’autres animaux, et il existe des vaccins pour les situations graves. En réalité, les chauves-souris sont de véritables superhéros des écosystèmes. Ces voleuses nocturnes peuvent avaler des milliers d’insectes en une seule soirée et faire économiser des millions de dollars en lutte antiparasitaire à l’industrie agricole! La prochaine fois que vous verrez une chauve-souris, pensez plutôt à une « mini-mangeuse de moustiques volante » qu’à un « petit monstre ailé ».
Serpents

C’est vrai que plusieurs personnes ont peur des serpents. Ils sont tellement différents des animaux que nous voyons habituellement qu’ils attirent notre attention — et parfois notre crainte. Bien qu’il existe trois espèces de serpents venimeux dans de petites régions du centre de la Colombie-Britannique, des Prairies et du sud de l’Ontario (toutes désignées espèces en péril), la majorité des serpents du Canada sont totalement inoffensifs. Mais les rongeurs, eux, doivent se méfier : de nombreux serpents sont des prédateurs essentiels des petits rongeurs, contribuant à réguler leurs populations.
Araignées

Épeurantes? Peut-être. Mais les araignées sont d’incroyables prédatrices qui contribuent à maintenir l’équilibre des populations d’insectes. Ce petit frisson que vous ressentez en voyant une araignée? C’est surtout notre imagination qui invente ce qu’elle pourrait faire, plutôt que la réalité de son utilité.
Loups
Quelqu’un a dit « grand méchant loup »? Pas de secret là : depuis longtemps, les loups sont présentés comme des vilains dans les contes de fées — pensons au Petit Chaperon rouge. Oui, ce sont des prédateurs, mais ils jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes.
Pour de nombreux peuples autochtones, les loups sont tout sauf des méchants. Dans les enseignements anishinaabe, les loups (Ma’iingan) sont considérés comme des proches. Un récit de la création raconte que le premier humain, qui se sentait seul, a été uni par le Créateur à un loup. Ensemble, ils ont parcouru le monde en donnant un nom à tout ce qui les entourait. Un jour, ils ont dû emprunter des chemins séparés, mais liés par un lien indestructible : tout ce qui arrivait à l’un arrivait aussi à l’autre. Tous deux allaient être craints, respectés et incompris par les humains qui suivraient.
Ce récit nous rappelle que les histoires que nous racontons à propos de la faune façonnent notre façon de voir les animaux : vont-elles nous inspirer la peur, ou bien nous inviter à marcher dans le respect à leurs côtés?
Pourquoi certains animaux nous font plus peur que d’autres
Les animaux discrets, nocturnes ou difficiles à comprendre ont tendance à susciter des peurs plus fortes. Ajoutez à cela des dents acérées, des yeux brillants ou un mouvement soudain dans l’obscurité, et il est facile de comprendre comment les mythes et la peur prennent racine. Depuis longtemps, la société occidentale trace une ligne entre les animaux que nous voyons rarement — qu’on qualifie alors de beaux, d’exotiques ou d’appréciés — et ceux avec lesquels nous cohabitons, mais que nous ne pouvons pas contrôler, qu’on décrit comme agaçants, « nuisibles » ou même comme des vilains. Ces derniers attirent souvent notre colère et notre dégoût, parfois jusqu’à être chassés jusqu’à la disparition du Canada, comme ce fut le cas du crotale des bois — même s’ils ne font en réalité que tenter de survivre dans un monde que nous avons remodelé pour nous-mêmes.
Comment changer notre perception

La première étape? Apprenez ce que ces animaux font réellement dans la nature. En les observant en toute sécurité dans leur milieu naturel — ou encore en regardant des documentaires — vous apprendrez à aimer divers animaux. Mieux encore : participez à des initiatives de conservation. Vous créerez ainsi des liens et vous favoriserez la compréhension, ce qui transformera votre peur en curiosité et en respect.
En cette période de l’Halloween, accordons une pause aux chauves-souris, aux araignées, aux serpents et aux loups. Ils ont peut-être l’air effrayants, mais les vrais monstres? Ce sont les mythes que nous avons inventés.