Vous pensez peut-être qu’en hiver, au Québec ou en Ontario, il est impossible d’entreprendre des projets de restauration de semences.
Mais c’est en fait le moment idéal pour planter vos mélanges de semences!
L’ensemencement pendant la saison de dormance est également appelé « ensemencement en sol gelé », « ensemencement hivernal » ou « ensemencement de neige ». Toutes ces pratiques d’ensemencement font référence à des semis effectués à la fin de l’automne et au début de l’hiver. L’idée est de déposer les semences dans le sol avant qu’il ne soit complètement gelé. C’est possible lorsque le sol est nu ou lorsqu’il est recouvert de neige. Une fois la zone désherbée et le sol préparé, il est temps de semer.
Les semis à la volée et au semoir peuvent donner de très bons résultats à cette période de l’année (d’octobre à décembre environ). Pour réussir un semis en période de gel ou de dormance, la température du sol (qui diffère de celle de l’air!) idéale est d’environ quatre degrés Celsius. En ensemençant pendant cette saison plus froide, vous pouvez éviter que vos graines germent accidentellement lors de journées plus chaudes et que vos plantes meurent à l’arrivée d’une autre vague de froid (le mois de septembre, par exemple, marque souvent la transition entre les saisons dans la région des Grands Lacs et peut connaître des fluctuations de températures). Selon la région dans laquelle vous vivez, la saison de plantation peut légèrement différer.
Stratification froide humide
Les températures automnales et hivernales plus froides contribuent à sortir un grand nombre de nos semences indigènes de leur état de dormance et à favoriser leur germination, qui nécessite une (stratification froide humide). Il s’agit du processus normal de développement de nombreuses semences indigènes, dont le tégument doit être humidifié, congelé, puis craqué sous l’action de l’eau, de la glace et du sol. La première phase de germination est ainsi déclenchée. Une fois que le sol est dégelé et que les températures sont suffisamment chaudes, les semences commencent à pousser. Selon les espèces, il faudra peut-être un hiver ou deux pour que la plante émerge. De nombreuses espèces se développent ainsi selon le modèle « dormance, enracinement, épanouissement » : la première année, elles « dorment », la deuxième année, elles « s’enracinent » sous terre et la troisième année, elles « s’épanouissent » à leur plein potentiel à la surface.
Ensemencement automnal
Même en l’absence de neige, les graines peuvent être semées sur un sol qui n’est pas complètement gelé. Le sol doit ensuite être ratissé ou tassé à l’aide d’un rouleau. Une fois le sol gelé, les semences peuvent établir un bon « contact sol-semence » : grâce aux cycles de gel-dégel, elles profitent alors des légères périodes de dégel pour s’enfoncer dans le sol. Vous pouvez ajouter des amendements comme de la litière pour chat ou de la sciure à vos mélanges de semences pour repérer leur emplacement sur un site de plantation.
![](https://blog.cwf-fcf.org/wp-content/uploads/2025/02/Picture2.jpg)
Avantages de la neige
L’humidité qui accompagne les chutes de neige renforce l’adhésion des semences au sol et limite leur dissémination par le vent. Il est également plus facile de voir ainsi où les graines sont tombées si vous semez à la volée. La neige offre de nombreux avantages, qui vont de l’isolation du sol à l’augmentation de l’humidité à l’arrivée du printemps. La prochaine fois qu’il neigera, profitez-en donc pour entreprendre la restauration de semences indigènes!
![](https://blog.cwf-fcf.org/wp-content/uploads/2025/02/Picture3.jpg)
In Conclusion
La méthode d’ensemencement pendant la saison de dormance est excellente pour les deux raisons qui suivent : les semences peuvent commencer à pousser dès que les conditions sont favorables, avec ainsi une longueur d’avance au début du printemps; et le taux d’humidité est également suffisant pour leur permettre de pousser au printemps. Si vous semez à la volée au printemps et que vos sols sont boueux et humides, vous risquez de ne pas pouvoir semer avant la fin des pluies printanières et de priver vos semences d’un taux d’humidité favorable.
Avez-vous déjà effectué un « ensemencement hivernal » ou un « ensemencement en sol gelé »? Apportez vos témoignages ci-dessous!