C’est l’automne! Il est donc temps de faire le point sur notre utilisation des mycorhizes dans nos plantations automnales en bord de route.

Dans le cadre de notre projet d’emprises comme réseaux d’habitats, la Fédération canadienne de la faune (FCF) crée des habitats où les papillons monarques – une espèce phare pour nos pollinisateurs indigènes – peuvent se nourrir de nectar et se reproduire. La FCF s’associe à des gestionnaires d’emprises le long de la voie de migration des monarques de l’Est pour restaurer activement et passivement des prairies de fleurs sauvages indigènes.

Pour faciliter ces plantations, nous avons décidé d’essayer un produit de mycorhizes appelé Mycobloom. Qu’est-ce que la mycorhize? Il s’agit d’un produit granulaire ajouté au mélange de semences et appliqué à la terre préparée. Un léger ratissage au-dessus des graines plantées suffit pour les aider à pousser.

Le site est ensuite laissé tel quel pour l’hiver. Bon nombre de nos espèces indigènes ont besoin d’une période de stratification froide et humide au cours de laquelle les graines subissent le gel, le dégel et la dissolution progressive du tégument pour germer. Nous nous attendons à ce que ces espèces indigènes suivent le modèle de la dormance, de la croissance et de la floraison au cours des trois prochaines années. Ainsi, nous ne nous attendons pas à voir beaucoup de plantes semées pousser au-dessus du sol avant la deuxième et la troisième année. Nous voyons souvent la rudbeckie trilobée (Rudbeckia serotina) la première année, ce qui nous permet de savoir que quelque chose est en train de pousser.

À l’automne 2024, cela faisait deux ans que nous avions déposé des semences sur deux lots sur le même bord de route, l’une avec et l’autre sans mycorhizes. Le mélange de semences et les conditions du sol étaient les mêmes, de sorte que nous avons une belle parcelle de contrôle traitée et une parcelle non traitée à des fins de comparaison.

Que s’est-il passé?

En juillet 2024, de l’aster simple (Symphyotricum lanceolatus) poussait sur la parcelle traitée et des espèces de verges d’or (Solidago canadensis et S. altissima) poussaient sur la section non traitée. Or, la plupart de nos espèces de verges d’or et d’asters ne sont pas en pleine floraison avant septembre. Durant ma visite en septembre, j’ai pu voir les fleurs et j’ai remarqué qu’en fait, l’aster dominait le site traité. Les verges d’or étaient plus fortes sur la partie non traitée.

C’était vraiment étonnant. Les espèces de verges d’or sont extrêmement importantes pour les pollinisateurs à l’automne. Mais dans l’est de l’Ontario, nous avons une abondance de verges d’or et elles peuvent parfois devenir trop dominantes. Certaines personnes les qualifient même « d’agressives » dans certaines situations.

Le Mycobloom favorise les espèces indigènes

Les recherches sur le Mycobloom nous indiquent que ce produit favorise les espèces indigènes et une plus grande diversité d’espèces sur les sites de rétablissement. Nos essais en bord de route sont représentatifs de cette réalité. Il y avait certainement une variété d’autres espèces trouvées sur les deux parcelles, y compris :

  • la rudbeckie trilobée
  • l’aster de Nouvelle-Angleterre (Symphyotrichum nova-anglae)
  • la bergamote (Monarda fistulosa)
  • l’aster à ombelles (Doellingeria umbellate)
  • la verge d’or à feuilles de graminée (Euthamia graminifolia)

Il y avait également un certain nombre de plantes indésirables, comme :

  • le gaillet gratteron (Galium aparine)
  • la carotte sauvage (Daucus carota)
  • la patience crépue (Rumex crispus)

Par contre, il n’y avait pas de chardon des champs (Cirsium arvense) ni de panais sauvage (Pastinaca sativa), ce qui est bien. Mais il y avait quelques chardons vulgaires (Cirsium vulgare) et quelques salicaires pourpres (Lythrum salicaria).

Suppression de mauvaises herbes non indigènes

Un autre avantage de la mycorhize est la suppression des espèces de mauvaises herbes non indigènes. Dans un projet de rétablissement, beaucoup de ressources sont consacrées à la lutte contre les mauvaises herbes; il s’agit donc d’un réel bonus.

Un autre avantage a été l’abondance des bourdons sur les fleurs. C’était vraiment incroyable. À ce temps de l’année, ils recueillent du pollen avec frénésie pour le rapporter dans leurs nids d’hiver.

Nous continuerons à observer et à consigner les changements qui ont lieu sur ce site au cours de la troisième année, au printemps, à l’été et à l’automne. Nous pourrons ainsi déterminer si l’utilisation de ce produit vaut le coût et l’effort. Jusqu’à présent, tout va bien!

Que pense notre partenaire du comté de Lanark jusqu’à présent?

« Nous sommes heureux de constater que les mycorhizes favorisent les espèces végétales indigènes et que les mauvaises herbes sont moins nombreuses. Les résultats de la deuxième année sont prometteurs et nous avons hâte d’en voir le plein effet l’année prochaine. Les bords de route ont tendance à être envahis par les mauvaises herbes; les mycorhizes seront donc un excellent outil à utiliser pour les futurs projets de rétablissement en bord de route. »

~Michelle Rabbetts,
coordinatrice climato-environnementale, comté de Lanark

Nous souhaitons remercier le comté de Lanark et la Fondation Trillium de l’Ontario.

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