Saviez-vous que, parmi les 800 espèces d’abeilles présentes au Canada, environ 45 sont des bourdons?
Remarquables par leur corps duveteux aux motifs jaunes et noirs et leur bourdonnement incessant, les bourdons sont des pollinisateurs très importants de nos écosystèmes.
Regardons de plus près l’un de ces petits animaux duveteux!
Le bourdon à bandes jaunes
Le bourdon à bandes jaunes (Bombus terricola) est indigène à l’Amérique du Nord. Bien qu’il soit présent aux États-Unis, la majorité de sa population se trouve étonnamment au Canada. Il est généralement actif de la mi-mars à la mi-septembre (avec un pic en juillet et août). On le trouve dans une grande variété d’habitats, notamment les terres agricoles, les prairies, les prés, les zones humides et les zones urbaines. Il est également doté d’une capacité rare parmi les insectes, celle de survivre aux basses températures en frissonnant pour générer de la chaleur – une technique adaptée au climat du Canada!
Il pourrait être difficile de distinguer ce bourdon des autres, mais son motif noir et jaune le rend unique.
Le bourdon à bandes jaunes femelle est jaune sur la moitié avant de son thorax, les segments abdominaux 2 et 3, ainsi que les touffes de poils du segment 5. Cette coloration contraste avec celle du mâle, qui est jaune mêlée de noir sur la tête, le tiers avant du thorax, les segments abdominaux 2 et 3 et sur touffes de poils des segments 5 et 6.
Des effectifs en déclin
Malheureusement, les effectifs du bourdon à bandes jaunes sont en déclin depuis le milieu des années 1990 et il est désormais classé comme une espèce en péril. Le gouvernement du Canada a désigné le bourdon à bandes jaunes comme étant une espèce préoccupante, alors qu’à l’échelle mondiale, il est répertorié comme une espèce vulnérable.
Bien que les raisons exactes du déclin des effectifs du bourdon à bandes jaunes restent inconnues, elles peuvent s’expliquer par la perte de son habitat, la concurrence avec d’autres espèces et l’utilisation de pesticides, de même que des influences à plus large échelle comme le changement climatique, des parasites et des maladies.
Observations au Canada
Au fil des années, plus de 5400 observations du bourdon à bandes jaunes ont été consignées sur iNaturalist, dont plus de 3400 au Canada. Avec 34 % des observations, l’Ontario se classe comme la province où le plus grand nombre de bourdons à bandes jaunes a été recensé. La Nouvelle-Écosse arrive en deuxième position avec 16 % des observations. Bien qu’elles tendent à être regroupées dans le sud du Canada, des observations ont été consignées dans toutes les provinces et tous les territoires, à l’exception du Nunavut. Le bourdon à bandes jaunes a même été observé au Grand lac de l’Ours, dans les Territoires du Nord-Ouest!
Bien que ses effectifs soient en déclin à l’échelle mondiale, le nombre d’observations du bourdon à bandes jaunes a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie. Cela s’explique par l’essor de la science citoyenne, car de plus en plus de membres du public consignent en effet leurs observations d’espèces sur iNaturalist. Grâce aux observations des membres du public, qui sont bien plus nombreuses que celles des chercheurs menant des études, il y a maintenant davantage de possibilités d’assurer le suivi du bourdon à bandes jaunes, même si ses effectifs ont chuté en dessous du seuil d’une population saine.
Malgré les résultats des dernières années, rien ne garantit en effet que la hausse des observations se poursuivra. Bien que le nombre d’observations consignées en 2022 et 2023 – 652 et 689, respectivement – soit significativement plus élevé que le nombre d’observations effectuées presque toutes les autres années précédentes, on note une baisse notable par rapport aux 835 observations effectuées en 2021. Cela soulève des questions sur les résultats qui ressortiront de l’année 2024, et permettra de déterminer les années dont les valeurs sont aberrantes et les facteurs à l’origine des changements.
Ce que vous pouvez faire
Vous pouvez aider le bourdon à bandes jaunes en partant à sa recherche, équipé d’iNaturalist! L’application est facile d’emploi : il vous suffit de prendre une photo, de la téléverser, d’enregistrer l’emplacement et la date de votre observation, et d’utiliser les suggestions fournies par l’application pour essayer d’identifier l’espèce que vous avez trouvée. Assurez-vous de prendre plusieurs photos de votre bourdon sous divers angles et essayez de photographier autant de détails que possible!
Cela facilite l’identification de l’espèce par iNaturalist et les autres utilisateurs (qui vérifient vos observations). Les scientifiques et les décideurs politiques se référeront ensuite à cette date pour prendre des décisions éclairées afin de favoriser la conservation de cette espèce!
Mieux encore, créez votre propre paradis pour pollinisateurs! La plantation d’un mélange soigneusement sélectionné d’espèces florifères indigènes permettra aux pollinisateurs d’avoir accès à de la nourriture tout au long de la saison.
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Auteure
Kathryn Wu
Kathryn Wu est biologiste au sein de l’Équipe des tortues de la FCF. Elle est titulaire d’un diplôme en environnement, ressources et durabilité de la University of Waterloo, ainsi que d’un diplôme en restauration et réhabilitation écologiques. Bien que passionnée par tous les aspects de la conservation, Kathryn porte un intérêt particulier aux abeilles. Photo : David Seburn | FCF.