Cette rubrique pourrait également s’intituler « Comment composter quand c’est impossible pour vous », ce qui est la situation dans laquelle je me trouve actuellement.
J’ai eu la chance d’avoir souvent vécu dans des lieux pourvus d’un jardin. Comme je suis britannique d’origine, j’entends par « jardin » ce que beaucoup appelleraient « cour ». J’ai ainsi eu par le passé des plates-bandes, des arbres et des arbustes sur le pas de ma porte d’entrée comme de ma porte arrière, ainsi que suffisamment de place pour un ou deux composteurs.
Il s’agissait parfois de composteurs en plastique comme ceux que l’on trouve dans les magasins ou que proposent les municipalités, et parfois d’un simple tas caché au fond de mon jardin. Lorsque j’ai commencé à vivre en appartement, cependant, je me suis lancée dans le lombricompostage. Cette méthode pratique fait appel aux services de vers ondulateurs rouges qui consomment les déchets culinaires et les transforment en un compost si nutritif qu’il est connu pour rétablir les plantes malades. Cela peut parfois paraître compliqué, mais la méthode s’est considérablement améliorée et c’est un excellent moyen d’éviter que nos matières organiques se retrouvent dans nos décharges.
La création de nouvelles décharges est extrêmement coûteuse et nécessite généralement la destruction d’habitats naturels comme des forêts. Les décharges peuvent également générer un composé toxique appelé lixiviat, susceptible de s’infiltrer dans les eaux de surface comme les lacs et les rivières, ainsi que dans les eaux souterraines. L’ajout de matières organiques comme des déchets alimentaires dans ces décharges aggrave le problème. Pour de nombreuses raisons, il est ainsi important d’éviter que nos matières organiques se retrouvent dans nos décharges. Elles constituent de plus une ressource précieuse qui peut être transformée en « or du jardinier » par la décomposition naturelle.
Je vis actuellement dans un lieu où il m’est impossible de composter dans mon jardin. Mais je n’ai pas envie d’acquérir un lombricomposteur pour le moment, même s’ils sont encore plus simples d’emploi que le modèle que j’avais il y a quelques années. Je suis bien sûr reconnaissante de pouvoir apporter mes résidus de jardinage au dépôt municipal pour leur compostage, mais en ce qui concerne mes déchets culinaires, que puis-je faire étant donné que je me soucie de notre planète? J’ai découvert quelques options accessibles pour les gens comme moi, et peut-être que l’une d’elles pourra vous être utile.
Option 1
Il existe des options de compostage intérieur, comme le vermicompostage mentionné ci-dessus. Il existe également des unités de comptoir automatisées qui déshydratent et broient ou fermentent les déchets alimentaires. Notez que cette méthode ne produit pas de compost, puisqu’elle n’est pas favorable aux microorganismes essentiels à la santé des plantes, mais elle va quand même réduire votre volume de déchets.Si cette option vous intéresse, sachez qu’il en existe de différentes tailles et prix, et tenez compte de l’espace de comptoir dont vous disposez ainsi que des frais d’électricité associés.
Option 2
Apportez vos déchets alimentaires à votre lieu travail, si celui-ci est équipé d’un système de bacs bruns et que votre employeur n’a pas d’objection à ce sujet. Cette option peut fonctionner si vous n’apportez par exemple que des trognons de pommes fraîchement coupés et des pelures d’ail sèches, mais lorsque vous avez des déchets plus odorants (comme des œufs) ou qu’ils le deviennent au bout de quelques jours, cela peut poser des problèmes.
Option 3
Vous pouvez aussi vérifier si l’un de vos voisins accepterait de prendre vos déchets culinaires. Cette option me conviendrait, sauf que certains de mes voisins ne compostent pas et que beaucoup d’autres ne disposent pas de suffisamment d’espace pour accueillir d’autres composteurs en plus du leur. Mais je connais quelqu’un qui procède ainsi et pour qui cela fonctionne très bien.
Option 4
Certaines personnes ont démarré des services de compostage. Par exemple, dans mon secteur, un homme soucieux de sa communauté a eu la brillante idée de créer une entreprise appelée « Just Good Compost ». Pour une somme modique, on vous donne un seau à remplir et, une semaine plus tard, il est récupéré et on vous donne un seau propre à la place. Si une option de ce style est offerte dans votre région, cela peut être un excellent moyen d’éviter que vos déchets culinaires ne se retrouvent dans les décharges. Vous pourrez peut-être même utiliser une partie du compost obtenu.
Option 5
J’ai récemment découvert ShareWaste, une initiative en ligne qui permet de mettre en relation des personnes acceptant dans leur composteur des déchets culinaires avec d’autres personnes qui ne disposent pas d’un lieu où entreposer leurs matières compostables. Dans mon cas, j’ai rencontré Barbara Purdy dans le cadre d’un événement du comité consultatif de l’environnement local et nous avons abordé le sujet du compostage. Je lui ai expliqué que j’espérais que Just Good Compost parvienne jusqu’à ma région, ce qui pourrait nécessiter encore quelques mois. Barbara m’a alors parlé de l’initiative ShareWaste. Initiée par un couple de République tchèque qui habite maintenant en Australie, ShareWaste permet de mettre en relation des personnes comme Barbara et son mari Greg, qui peuvent accepter des déchets culinaires supplémentaires, avec des personnes comme moi, qui ne peuvent actuellement pas avoir de composteur. à domicile. En accédant à leur site Web (ou en téléchargeant l’application), vous pouvez faire des recherches dans votre région, trouver des partenaires enregistrés et voir quelles matières ils acceptent. Vous communiquez ensuite avec les membres du groupe et trouvez un terrain d’entente.
Barbara a découvert ShareWaste grâce à l’un de nos groupes communautaires locaux, Climate Network Lanark. Elle explique ainsi pourquoi elle a été incitée à se joindre à cette initiative : « J’adore utiliser du compost pour mes vastes jardins de légumes et de vivaces, et je suis vraiment consciente des enjeux liés à nos rejets de carbone. Notre communauté ne dispose pas encore d’un programme de compostage, c’était donc ma motivation. Je pense qu’il s’agit d’une solution gagnant-gagnant pour chacun d’entre nous. »
Barbara a réussi à convaincre quelques personnes à s’inscrire à ce programme et quelques-uns de ses voisins y contribuent. Elle ajoute : « Il faut que davantage de personnes participent au niveau local. »
J’enfouis encore certains de mes déchets culinaires sous une couche de terre dans mes plates-bandes, comme les restes de ma théière dont le thé provient généralement de mon jardin de toute façon! Mais je suis vraiment reconnaissante d’avoir un lieu où entreposer facilement les autres déchets précieux qui ne demandent qu’à être transformés en « or du jardinier ».