Un des petits plaisirs que j’avais en élevant ma fille était de passer du temps avec elle dans le jardin à sentir les fleurs, observer les abeilles et grignoter les fraises des bois qui se dissimulaient sous leurs feuilles telles des trésors.
Les plantes nous offraient un beau spectacle et des saveurs délicieuses, mais également des remèdes utiles, la tisane de thym soulageant le rhume et les pétales de souci ou feuilles de plantain, infusées dans de l’huile, aidant à soigner les égratignures. Pour m’assurer de toujours avoir les plantes que nous voulions, je récoltais beaucoup de leurs graines pour les planter à l’automne ou l’année suivante.
Bien que les plantes vivaces comme le coréopsis indigène et les plantes bénéfiques non indigènes comme la lavande reviennent d’elles-mêmes, il m’arrive de récolter leurs graines au cas où j’en aurais besoin à l’avenir ou pour faire pousser d’autres plantes ailleurs dans le jardin. Mais ce que je récolte le plus souvent, ce sont les graines de plantes annuelles et d’herbes bénéfiques*. En fait, les zinnias, les soucis et les tomates biologiques de type héritage que je cultive aujourd’hui proviennent de la même lignée de plantes que ma famille et moi-même cultivions il y a vingt ans!
Si vous avez des enfants, n’oubliez pas qu’ils peuvent vous aider à récolter des graines. Cette activité leur permettra de passer du temps dans la nature, d’observer et de découvrir davantage les plantes et les liens qui les unissent à elles.
* Les plantes sont bénéfiques, plutôt que nuisibles ou simplement ornementales, lorsque les semences ont été produites de manière biologique (ou au moins sans néonicotinoïdes) et que nous les protégeons en ne les pulvérisant pas nous-mêmes. Les plantes peuvent également être envahissantes ou cultivées à outrance au point de ne plus fournir de nourriture. Cliquez ici pour obtenir plus de renseignements sur la manière de choisir des plantes bénéfiques pour votre jardin.
Ce type de récolte de semences à petite échelle est plus facile qu’on ne le pense. Voici quelques conseils qui peuvent vous aider.
- Repérer les graines matures à surveiller : Les fleurs s’apprêtent à former des graines lorsque leurs têtes sont tombantes ou perdent leurs pétales. Au bout d’un certain temps, les graines ou les gousses qui se forment deviennent visibles et prennent généralement une couleur foncée, brune ou noire. Lorsqu’elles ont cette couleur foncée et qu’elles sont sèches, vous savez qu’il est temps de vous préparer à récolter les graines. Certaines fleurs, comme les cosmos et les coréopsis, ont des pétales qui tombent. D’autres, comme les zinnias et les échinacées, gardent leurs pétales et brunissent.
- Choisir le bon moment pour votre récolte : Il est toujours préférable de récolter les graines lorsqu’elles sont sèches. Évitez donc de les récolter après une averse ou le matin si la rosée est épaisse. En règle générale, les graines doivent se détacher facilement.
- Récolter vos graines : Vous pouvez frotter les têtes de graines avec vos doigts et laisser les graines tomber dans votre main, dans un bol ou dans un sac. Vous pouvez également couper la tige porte-graines et la placer dans un récipient. Lorsque vous êtes prêt, vous pouvez alors séparer les graines des têtes. Compostez ou remettez au jardin les éléments dont vous n’avez pas besoin, afin qu’ils retournent à la nature plutôt que de finir à la poubelle!
Parfois, comme pour les ancolies du Canada, il faut renverser la tige porte-graines pour faire tomber ses minuscules graines rondes (attention, elles peuvent rouler très facilement!). Certaines plantes, comme l’impatiente pâle indigène (une excellente plante pour traiter l’inflammation provoquée par l’herbe à puce, si vous la traitez immédiatement) ont des gousses qui s’ouvrent en spirale, ce qui fait voler les graines dans toutes les directions. Elles sont amusantes pour les enfants, mais pour ces plantes, il vous faudra refermer étroitement la main sur la gousse pour attraper les graines. L’impatiente pâle fait figure d’exception, car ses gousses et ses graines sont d’un vert vif, mais ne vous inquiétez pas : elles sont toujours prêtes à être récoltées si la gousse s’ouvre.
- Partager vos graines : Prenez ce dont vous avez besoin, et partagez le reste avec vos amis, vos voisins… et les oiseaux de votre région! Des espèces comme le chardonneret jaune et la mésange à tête noire peuvent venir se nourrir de la plante. D’autres, comme les juncos et les moineaux indigènes, peuvent suivre et manger les graines qui se trouvent sur le sol.
- Conserver vos graines : Si vous avez récolté toute la tige porte-graines, vous pouvez séparer les graines afin d’en conserver moins dans votre enveloppe, ce qui prendra moins de place dans votre tiroir ou votre boîte. Conservez-les dans un endroit sec et frais et dans une enveloppe (ou un sac en papier). Vous pouvez utiliser un récipient en verre ou en plastique, mais assurez-vous que les graines sont totalement sèches afin d’éviter que l’humidité altère les graines. Inscrivez sur l’enveloppe le nom de la plante, l’année où vous avez récolté les graines ainsi que leur provenance, si vous avez plusieurs lieux de récolte, comme le jardin d’un ami.
REMARQUE : Ces méthodes de récolte sont réservées aux plantes de votre propre jardin. Si vous envisagez de récolter des graines de plantes sauvages, vous devez respecter certains points, notamment vérifier d’abord si la plante est une espèce en péril, auquel cas vous ne devez pas en prélever. Même si la plante n’est pas une espèce en péril et qu’elle s’étend sur une grande parcelle, il convient de ne prélever qu’une très petite partie des graines produites, en veillant à ne pas piétiner la zone, notamment si vous êtes accompagné d’un grand nombre de personnes. Il en va de même pour les plantes qui forment des graines et des gousses sèches plutôt que des fruits charnus comme les tomates et les baies.