Découvrez les pollinisateurs sauvages — maladroits, désordonnés, mais étonnamment brillants

Nous devons un tiers de notre nourriture à des milliers d’espèces de pollinisateurs, qu’il s’agisse d’abeilles, de mouches ou de colibris. Leur travail acharné est non seulement admirable, mais absolument essentiel. Cela dit, il faut bien l’admettre : certaines de leurs méthodes sont pour le moins étranges!

De la pollinisation… grâce à l’électricité statique

Sésie du pommier (Hemaris Thysbe) © Dave Stacey | Club de photographie de la FCF

Qui aurait cru que battre des ailes pouvait faciliter la tâche des papillons et des papillons de nuit? Des chercheurs de l’Université de Bristol ont étudié 269 individus appartenant à 11 espèces différentes et ont découvert que, lorsqu’ils battent des ailes, ces insectes génèrent une telle charge d’électricité statique que le pollen saute littéralement des fleurs pour s’accrocher à eux — sans même qu’ils aient besoin de toucher la plante!

Le plongeon pollinique de la teigne du Yucca

Teigne du Yucca (Tegeticula yuccasella) © Michelle Reynolds | iNaturalist

Pour le yucca, la pollinisation n’a rien d’un simple hasard — c’est une véritable mission. Et la seule capable d’accomplir cette mission, c’est la teigne du Yucca. La femelle recueille du pollen, en fait une petite boule, puis l’enfonce profondément dans le stigmate de la fleur — car sans ce « plongeon » précis, la plante ne peut pas se reproduire. Mais voici le rebondissement : pendant qu’elle fait cela, elle pond aussi ses œufs dans la chambre florale. Lorsque les chenilles éclosent, elles se nourrissent de quelques graines de yucca, assurant ainsi leur propre survie. C’est une entente parfaite : je t’aide, tu m’aides.

Secouer, vibrer et mordre!

Bourdon tricolore (Bombus tenarius) ©Wendy Riley | Club de photographie de la FCF

Certaines fleurs aiment se faire désirer. Environ 9 % des plantes dissimulent leur pollen dans des anthères très serrées, ce qui complique la pollinisation. Mais certaines abeilles, comme les abeilles solitaires et les bourdons, ont trouvé une astuce : la pollinisation par vibration! En se posant sur une fleur, elles font vibrer rapidement leurs ailes, ce qui libère le pollen caché. Elles peuvent ensuite le recueillir et poursuivre leur chemin tout en pollinisant au passage. Une étude publiée dans Current Biology a révélé que ces abeilles peuvent tripler leur récolte de pollen… en mordant la fleur pendant qu’elles battent des ailes – comme quoi, une bonne morsure peut tout changer!

Les coléoptères : des brutes parmi les fleurs

Méloé noir (Epicauta pennsylvanica) ©Steven Mlodinow | iNaturalist

Les papillons voltigent délicatement de fleur en fleur, mais les coléoptères? Ce sont comme des camions monstres qui foncent dans les massifs fleuris. Ces anciens pollinisateurs existaient déjà il y a 100 millions d’années, bien avant l’apparition des abeilles et des papillons. Leur stratégie? Écraser, grignoter et semer le chaos. Ils préfèrent les grandes fleurs en forme de coupe, fortement parfumées et aux pétales résistants — car il en faut, pour survivre au passage dévastateur d’un coléoptère!

Les colibris n’ont pas besoin de paille

Colibri ©Tania Simpson | Club de photographie de la FCF

Avec leur long bec et leur langue encore plus longue, les colibris sont parfaitement adaptés pour boire le nectar de fleurs profondes et tubulaires. Leur langue agit comme un piège à liquide, recueillant le nectar pendant que leur bec frôle les étamines couvertes de pollen. Comme ils ont besoin d’une grande quantité de nectar pour maintenir leur niveau d’énergie, les colibris visitent différentes fleurs jusqu’à huit fois par heure — ce qui en fait de véritables maîtres dans l’art de polliniser plusieurs espèces de fleurs quotidiennement.