L’Action de grâce sur la côte de la Californie n’est pas très gaie depuis deux années.

Du moins, c’est ce que disent les intendants des populations hivernantes de papillons monarques. Le recensement des populations de papillons monarques de l’Ouest à l’Action de grâce – une tâche monumentale entreprise le long de la majorité de la côte californienne par une armée de conservationnistes et de citoyens scientifiques bénévoles – a dénombré moins de 30 000 individus en 2018 et 2019. Il s’agit d’un déclin fulgurant de 99 % depuis les années 1980.

Les chercheurs de la Xerces Society nous disent que nous sommes à un moment décisif dans la lutte pour préserver la migration des papillons monarques à l’ouest des Rocheuses.

Comment en sommes-nous arrivés là?

Habitats fragmentés

Pourquoi avons-nous connu un déclin aussi marqué des populations de l’Ouest? L’imagerie satellite nous fournit un portrait clair de l’importante fragmentation des sites d’hivernage restants causée par le développement le long de la côte.

Dans certaines régions, les monarques hivernants s’accrochent aux branches des quelques arbres restants se dressant dans des canyons à l’abri du développement où des rivières se versent dans l’océan Pacifique.

Un cocktail de facteurs de stress

Feux incontrôlés en California
Feux incontrôlés en California

Les autres facteurs qui nuisent aux papillons monarques incluent :

  • la perte de prés d’asclépiade indigène dont ils ont besoin pour prendre soin de leurs petits
  • l’augmentation spectaculaire de l’utilisation de pesticides sur les terres agricoles durant les trois dernières décennies
  • le changement climatique
  • les feux incontrôlés en Californie

Tentatives de rétablissement

 

 

 

Pour aider l’espèce à se rétablir, les conservationnistes travaillent avec des fermiers pour faire la promotion d’habitats dans les prés à des fins de reproduction.

Une petite lueur d’espoir? Les chercheurs ont récemment découvert que, contrairement à ce qu’on pensait antérieurement, les populations de monarques des deux côtés des Rocheuses ne sont pas génétiquement distinctes les unes des autres. C’est une bonne nouvelle, car ça laisse entendre qu’il y a un entremêlement d’individus sur les routes migratoires.

Les monarques pourraient voyager vers le nord de leurs sites d’hivernage au Mexique pour renouveler la population des monarques de l’Ouest. Or, les populations de monarques de l’Est sont aussi menacées. Nous devons soutenir et augmenter toutes les populations de monarques sur l’ensemble de l’Amérique du Nord.

Que pouvons-nous faire au nord du 60e parallèle?

Des membres du personnel de la FCF et des bénévoles (Samantha Reynolds, Emily Armstrong, Paul Wityk, Carolyn Callaghan, Kira Balson) ensemencent le site du projet pilote de HydroOne à Ottawa.

Au cours des dernières années, des Canadiens se sont activés à semer et rétablir des prés d’asclépiade indigène pour les monarques. Nous nous sommes concentrés sur les extrémités nord-est et nord-ouest des routes migratoires.

Ces efforts doivent se poursuivre. Étant donné le potentiel d’entremêlement des populations de l’Est et de l’Ouest, tout le travail que nous faisons au Canada profite à tous les monarques, y compris ceux qui passent l’hiver en Californie.

Les chiffres

Le MonarchWatch.org a publié en 2019 des statistiques sur les sites d’hivernage des papillons monarques. Nous en reparlerons davantage dans un autre blogue. Mais voici quelques faits saillants :

On a pu repérer onze colonies au courant de la présente saison hivernale sur un territoire total de 2,83 hectares — ce qui représente une diminution de 53,22 % par rapport à la saison précédente.
~MonarchWatch.org

Apprenez-en plus sur le papillon monarque et notre travail dans les forêts et les champs.