J’ai fait du camping sauvage pour la première fois de ma vie en septembre dernier en Alberta. J’ai été ébahi par ce que j’ai appris.
Cette expérience n’avait rien d’un séjour dans une maison de campagne avec une magnifique vue sur l’eau à Owen Sound, en Ontario. Ce n’était pas des randonnées d’une journée dans le parc provincial de Presqu’île avant de passer la nuit dans un lit douillet dans une maison louée tout près. Et ce n’était certainement pas un séjour dans des chalets équipés de l’eau courante, de douches et de toilettes dans un site de camping de scouts.
Bien que toutes ces expériences m’aient fait découvrir la nature au cours de mon adolescence, l’aventure de 14 jours que j’ai vécue du 13 au 26 septembre 2018 a été un tout autre type de baptême par le feu — ou plutôt par la neige — dans l’univers du camping hivernal dans l’arrière-pays canadien. Je n’y étais pas initié, mais je suis resté ouvert à toute l’expérience.
En prenant part à cette aventure, j’ai appris cinq choses que j’aimerais partager avec vous.
Il faut oser et poser des questions
Avant le début de l’expédition, j’ai réalisé que je devais poser des questions pour m’assurer de combler mes besoins essentiels de réconfort et de sécurité.
Nous avons rencontré nos guides quelques jours avant le voyage et je me devais de leur demander si on nous apprendrait à remplir adéquatement nos sacs à dos de 75 litres. Nous l’avons appris la première journée.
Pendant notre expédition, il est devenu évident que le fait de demander plus d’informations était une bonne chose. Alors que nous choisissions entre deux itinéraires, j’ai demandé quelles étaient les conditions météo pour les jours suivants. Ç’a été important pour nous permettre de faire un choix éclairé pour la deuxième moitié du voyage et pour nous préparer mentalement aux conditions enneigées qui nous attendaient.
Voyager à plusieurs n’est pas toujours facile
Je suis sincèrement reconnaissant envers les 11 participants et les 2 guides de randonnée qui ont bravé ensemble le froid et les conditions difficiles durant cette expédition. De sorte que j’ai terminé cette aventure en m’étant fait de bons amis.
Je suis tout particulièrement reconnaissant envers ceux qui m’ont appris ces importantes leçons sur la randonnée et les voyages en sac à dos :
- Comment soutenir les besoins des uns et des autres comme le bien-être émotionnel, le sentiment d’appartenance et l’indépendance?
- Comment améliorer notre résilience en tant que groupe après avoir affronté des défis physiques et psychologiques difficiles?
- Comment trouver le courage d’exprimer nos pensées et sentiments lorsque des conversations difficiles sont nécessaires?
- Comment trouver un équilibre entre les besoins variés des 11 individus que vous devez guider jusqu’au prochain site de camping?
Nous devions aussi nous renseigner sur des compétences élémentaires, mais très importantes :
- Comment fixer solidement les sangles d’épaules et de taille d’un sac à dos de randonnée?
- Comment garder un feu de camp allumé?
- Quelles sont les meilleures façons de cuisiner de la nourriture déshydratée comme des œufs en poudre?
- Comment faire les nœuds qu’on nous a appris?
- Comment faire sécher nos vêtements mouillés lorsque les conditions météo en montagne sont imprévisibles?
Je suis très reconnaissant envers mes coéquipiers — maintenant devenus mes amis — qui ont répondu à ces questions lors de nos expériences partagées dans la nature sauvage canadienne.
Notre nature mérite d’être conservée
Avec mes amis, ma famille et les jeunes arrivants que j’assiste au travail, j’ai toujours dit que nous devions protéger les ressources naturelles qui nous ont été confiées, comme Canadiens et comme êtres humains.
Après avoir passé 14 jours dans les montagnes, j’en suis venu à réaliser que nous devons être les conservateurs des animaux sauvages, des plantes, du sol, de l’air et de l’eau d’une manière directe. Les souvenirs des pistes d’animaux, des montagnes, des grands arbres et des formations rocheuses que j’ai vus m’incitent à partager cette appréciation avec les autres Canadiens qui n’ont pas eu l’occasion de passer à l’action et de sortir pour admirer notre nature de plus près. Le fait de découvrir ce que d’autres jeunes passionnés du CCC font dans leur collectivité m’a aussi convaincu d’en faire plus pour protéger l’environnement dans ma ville.
Nos plantes et animaux font partie des richesses culturelles canadiennes. Si nous n’en prenons pas soin aujourd’hui, les générations futures de citoyens canadiens et de visiteurs n’auront pas la chance d’apprécier la nature. Nous devons être des conservateurs et protéger intelligemment ces ressources.
Il faut exercer son goût inné pour le jeu
Pendant mes moments seuls en nature, j’ai réalisé que je n’avais rien pratiqué de créatif depuis l’université. Avant, je faisais du bénévolat et je travaillais à la galerie d’art locale de ma ville, où j’étais exposé à un environnement de partage d’idées, de créativité et de croissance. Heureusement, j’ai eu l’occasion d’explorer quelque chose de semblable dans l’arrière-pays de la région de Kananaskis.
Dans les montagnes, il n’y a pas grand-chose d’autre à faire que de se laisser inspirer par la nature et sa beauté. La batterie de mon cellulaire, utilisé comme appareil photo, s’est complètement déchargée dans les cinq premiers jours du voyage. Ça m’a mené à utiliser mes capacités kinesthésiques pour toucher les feuilles, les pierres, l’eau et l’écorce durant notre excursion.
J’ai comblé le manque de créativité dans ma vie en commençant à empiler des pierres près des rivières et des lacs. J’ai commencé à voir différentes formes prendre vie dans mes structures rocheuses. Ce processus me donnait l’impression d’un monde insouciant où on peut faire des erreurs, expérimenter et imaginer.
Il n’était pas limité par les constructions mentales liées au fait de créer pour obtenir une bonne note ou en suivant des lignes directrices — cette activité me permettait d’exprimer mes pensées et de créer quelque chose pour le simple plaisir de créer. Ce processus a été une expérience rafraîchissante.
Il est important de noter qu’après avoir eu du plaisir en nature, on doit essayer de quitter les lieux en les laissant comme on les a trouvés. C’est un des principes du camping écologique.
Un feu de camp est un endroit magique pour se réunir
À la fin d’une longue journée de randonnée, nous nous asseyions près d’un feu de camp. Nous partagions des histoires sur nos familles, nos amis et nos expériences passées à la maison. Nous chantions en riant. Accompagné de sa guitare, un de nos guides nous a même offert un récital. Ceux qui, comme moi, ne pouvaient pas chanter écoutaient et profitaient de la compagnie des autres.
En tant que résident de la banlieue, faire du camping dans la nature vaste et sauvage a été toute une chance pour moi. Si vous m’aviez dit l’année dernière que je ferais une expédition avec 11 autres personnes dans l’arrière-pays sans connexion cellulaire et que je me ferais de nouveaux amis, je ne vous aurais jamais cru. Néanmoins, je suis ravi d’affirmer que les liens que nous avons forgés comme groupe, sans Internet ou réseaux sociaux, m’ont transformé et ont fait de moi une meilleure personne.